Céline Cénac
8 et 9 juin 2024
(vernissage le vendredi 7 juin)
Quelle que soit sa nature, la peinture donne à voir. Elle raconte.
Celle de Céline Cénac se plie à cette gageure qui exige que l’image représentée puisse être comprise aussitôt que regardée. Outrepasser une littéralité tout en lui gardant l’apparence visuelle, permet à Céline Cénac de franchir les limites étriquées du réel.
Ce qui est montré là n’est ni neuf, ni original : sujets conventionnels, exercices d’école, facture d’un sage académisme … Où donc réside le secret de l’émotion suscitée par ces femmes travaillées à l’acrylique sur de simples feuilles de papier ?
Avancer pour toute réponse la sensibilité de l’artiste ou un engagement militant pour la cause des femmes ne fait qu’escamoter la question, ajouter du vague au flou et réduire le medium au message.
La peinture c’est d’abord cette surface vierge où une personnalité inscrit les signes de sa réalité intérieure. Le choix pour Céline, se situe dans la préférence accordée au style - la ligne et la couleur - plutôt qu’au sujet.
Qu’il soit droit, aigu ou obtus, l’angle n’a pas droit de cité dans l’univers de Céline Cénac. Le trait est arrondi cycloïdal, cambrure flexueuse, rotondité sinusoïdale portés à l’extrême, expression symbolique d’un univers harmonieux et inébranlable, construit pas à pas avec une détermination farouche.
Les techniques de la synthèse additive développées par nos écrans pixélisés permettent d’amplifier la stridence des couleurs tertiaires saturées dont use Céline Cénac pour sublimer l’euphorie qui caractérise son macrocosme. Bleu égyptien, rouge garance ou ponceau, jaune citrin ou orpiment… toutes se confrontent et se défient pour signifier l’élan vital qui habite ce subtil témoignage de l’esprit (Zeugnis des Geistes disait Hegel).
Faisons silence, Madame rêve.