Thierry Giraud
Au XVIe siècle la nature morte se canonise en tant que peinture d’objets qui posent, comme suspendus dans le temps et agencés par la main de l’artiste.
Quatre siècles plus tard le geste radical de Duchamp transforme l’objet quotidien manufacturé en œuvre d’art.
Depuis, l’objet sort du cadre de la peinture et envahit le monde réel se présentant en tant que tel dans la scène de l’art.
Les réemplois, les adaptations, les déformations ou les exagérations sont des détournements qui relèvent d’un jeu d’interpellation de l’art par lui-même et Thierry Giraud se fait l'artisan de cette réification des sensations sur des objets qui ne sont pas connus en eux-mêmes. Son façonnage de vieux boyaux en caoutchouc aux reflets noir de carbone est une approche perceptive originale du réel en même temps que l’instrument de l’irrévérence, de la provocation, ou encore de la
désacralisation.
Au Bord de l’Art s’enorgueillit de mettre en lumière l’univers de Thierry Giraud en ce qu’il interpelle l’Art au XXI siècle, son statut et ses limites.
Jean-François Vasseur